Aurion – l’Héritage des Kori-Odan

Aurion – l’Héritage des Kori-Odan est un jeu-vidéo indépendant réalisé par le studio camerounais Kiro’o games. Cet Action-RPG 2D, sorti en 2016, nous invite dans un univers peu exploité dans le jeu vidéo : l’African Fantasy.

African Fantasy

Les univers de fantaisie inspirés par la culture africaine sont une terre inconnue pour moi. Je me suis longtemps passionnée pour les contes et légendes d’ici et d’ailleurs, mais la culture africaine a été plus difficile d’accès pour moi. Ces dernières années, j’ai commencé à m’y intéresser à nouveau. Je m’y suis plongée avec plaisir notamment via la découverte des sublimes romans The Gilded Ones de Namina Forna et Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi.

La production de jeu vidéo s’emballant aussi vite que mon temps de loisir diminue, Aurion – l’Héritage des Kori-Odan (AHKO) a trainé dans ma bibliothèque quelques années avant que je ne puisse m’y intéresser pleinement. Il était temps pour moi de faire honneur à cet univers proposé par le studio camerounais Kiro’O Games dans leur premier jeu. Il est à noter que l’univers du jeu est repris au travers d’une bande dessinée comics book (2 tomes disponibles).

Amour et exil

 AHKO nous invite à suivre l’histoire du couple royal Enzo Kori-Odan et Érine Evou. Leur histoire débute le jour de leur cérémonie de mariage et de couronnement. Ngarba Evou, le frère de la nouvelle reine, profite de cette journée de festivité pour déclencher un coup d’état et exiler le jeune couple.

Au travers de cet exil, le Érine et Enzo vont partir en quête de l’héritage des Kori-Odan. Cet héritage est la source des pouvoirs d’Enzo. Au-delà de la reconquête du trône perdu, le récit nous entraîne dans les réflexions du couple sur diverses problématiques telles que l’esclavage, la géopolitique et leurs rôles dans la relation de couple.  

N’ayant pas terminé le jeu, je ne pourrais pas me prononcer sur la qualité globale de l’histoire. Sur ses deux premiers tiers, je l’ai trouvé inégale. Parfois pertinente, soulevant des points intéressants, elle reste en surface des sujets abordés. Se voulant légère, l’ambiance est plombée par certains clichés dont le côté humoristique tombe le plus souvent à plat. Le récit souffre également d’une écriture ponctuée de diverses fautes (syntaxe, grammaire, coquilles …). Je tiens à préciser que ces fautes ne nuisent pas au récit même si elles le rendent parfois confus.

Un univers coloré

AHKO propose des graphismes dans un style dessin animé très coloré. Les animations minimalistes offrent un caché rétro qui fait beaucoup penser aux jeux animés du début des années 1990.

Les décors, cinématiques et sprites d’animations sont splendides, et permettent de réaliser des captures d’écrans du plus bel effet. Se promener dans AHKO est très plaisant. La musique bien qu’agréable est en revanche oubliable et répétitive.

En revanche, au-delà du côté retro nostalgique, le faibles nombre de FPS des animations rendent les affrontements brouillons.  

Aurion – capture d’écran – village

Un gameplay généreux mais brouillon

AHKO propose un gameplay très généreux, trop peut-être. Les systèmes et sous-systèmes sont nombreux. Au-delà de diverses jauges à surveiller (vie, point d’action, endurance), l’on va devoir switcher entre pouvoirs aurioniques, pouvoirs normaux, consommables, invocation des pouvoirs d’Erine, … Les phases de combat de type beat-em-all demande de maîtriser des combos pour réussir à vaincre les différents protagonistes rencontrés.

Les personnages principaux à combattre dans l’histoire sont globalement intéressant tant par leurs motivations que par leurs pouvoirs et boucles de gameplay. Ce sont des combats souvent long et épuisant vu la quantité de vie qu’ils possèdent. Les combats contre le tout-venant sont en revanche brouillons, redondants et inintéressants.   

Les animations disposant d’un nombre de FPS limité, les combats sont parfois approximatifs. Ce qui est dommageable dans un gameplay nerveux demandant d’entrer des combos complexes …

Enzo, le personnage que l’on contrôle, tire ses pouvoirs des Aurions. L’Aurion représente une sorte d’énergie permettant de réussir des prouesses héroïques et d’invoquer des pouvoirs élémentaires tels que le feu ou la glace. L’Aurion est intimement lié à la personnalité, l’histoire et l’héritage d’un personnage, d’où le titre du jeu. Les pouvoirs se débloquent soit en montant de niveau soit à des moments clefs de l’histoire.

Au-delà d’offrir une variété de gameplay, les pouvoirs aurioniques sont inégaux en termes de puissance. Le second Aurion (Feu) me semble plus performant que les autres.

Au-delà de certains décors magnifiques, l’exploration est anecdotique. On relèvera des passages de type plateformes peu abouti à la précision punitive.

De l’envoutement à la frustration

Envoutant, Aurion invite à la découverte par sa générosité. Après une longue introduction, le gameplay exigeant se dévoile petit à petit, invitant à intégrer les mécaniques une à une. La profondeur de la narration suit le même schéma.

J’avoue que le manque de finition et les redondances ont épuisé mon envie de poursuivre l’aventure. Je conseillerai néanmoins avec plaisir ce titre aux personnes désireuses de découvrir une aventure riche et envoutante dans un jeu généreux malgré ses maladresses. AHKO étant le premier jeu du studio, j’avoue une certaine hâte à découvrir leur prochain titre.

Qui sait, peut-être qu’un week-end j’aurai la patience de revenir au royaume de Zama accompagner Enzo et Érine dans leurs aventures.

Ps : les captures d’écran sont issues de la page steam.

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